Le siège de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) a accueilli, le 30 mai dernier, la cérémonie de première cotation des obligations dénommées « EOG-Multi-tranche 2024-2030 II », émises par appel public à l’épargne par l’État gabonais
La fine crème de l’écosystème du marché financier de l’Afrique centrale a ainsi célébré l’admission au compartiment « C » de la Bvmac de 8 006 576 obligations émises par appel public à l’épargne par l’État du Gabon. La cérémonie, très courue, s’est déroulée en présence de plusieurs autorités locales, au rang desquelles Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur de la région du Littoral du Cameroun, ainsi que de nombreuses personnalités. Parmi celles-ci figuraient le Dr Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bvmac; Bertrand Mbouck, président du conseil d’administration de la société de bourse Building Emerging Markets Securities(BMS),arrangeur et chef de file de l’opération ; Mathurin Doumbè Epée, premier directeur de la défunte Douala Stock Ex- change ; des directeurs de sociétés de bourse co-arrangeurs et preneurs fermes ; des directeurs de sociétés de gestion ; des organismes de placement ; ainsi que des dirigeants de banques et des petits porteurs. Prenant la parole au nom du président du conseil d’administration de la Bvmac, Henri Claude Oyima, ministre d’État gabonais en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations (empêché), le Dr Louis Banga Ntolo a saisi l’occasion pour re- mercier le gouverneur de la région du Littoral (Cameroun) pour sa permanente disponibilité aux côtés de l’institution sous régionale. Cette disponibilité, a-t-il souligné, témoigne de la grande attention que les plus hautes autorités de la CEMAC et du Cameroun accordent à l’édification d’un marché financier régional au service du développement de nos États et des activités du secteur privé, à travers la mobilisation de l’épargne. Avant de clore son propos, le directeur général de la Bvmac a rendu un vibrant hommage à l’État gabonais pour sa fidélité au marché financier de l’Afrique centrale et pour la réussite de cette nième opération qui place le Gabon au rang de premier émetteur souverain du marché financier régional. Le pays totalise ainsi un encours de dette obligataire cotée de 686 milliards de FCFA, ventilé entre 11 lignes obligataires sur un total de 29 que compte la Bvmac, représentant 46 % de l’encours total des dettes cotées, lequel s’élève à 1 491 milliards de FCFA. Pour sa part, le président du conseil d’administration de la société de bourse BEM Securities estime que cette 15e introduction à la cote de la Bvmac des obligations de l’État gabonais illustre la volonté de l’émetteur de contribuer au développement du marché financier domestique, et surtout à sa dynamisation. Il a également saisi l’occasion de l’absence de l’émetteur pour souligner que les nombreuses sorties de l’État gabonais confirment sa bonne santé financière. La stratégie d’endettement du pays s’inscrit pleine- ment dans le soutien de l’activité économique, la lutte contre la pauvreté, la refonte des institutions et l’amélioration des conditions de vie de la population gabonaise, tout en maintenant à un niveau soutenable l’investissement public dans les infrastructures de base. Elle apporte également un appui substantiel aux opérateurs économiques locaux, piliers du renforcement de la croissance économique, notamment dans les secteurs prioritaires. Faut-il rappeler que cette introduction en bourse offre aux premiers acquéreurs un marché secondaire, leur permettant de céder tout ou partie de leurs titres dans la perspective de saisir d’autres opportunités, ou tout simplement d’utiliser le produit de la vente à d’autres fins. La cotation en bourse constitue également une opportunité d’investissement pour ceux qui n’avaient pas pu souscrire lors de l’émission au marché primaire, en leur permettant désormais d’acquérir les titres sur le marché secondaire.
Les résultats des souscriptions et les caractéristiques à la hauteur des attentes des investisseur
Le ministre de l’Économie et des Participations de l’État du Gabon (ancienne appellation) a mandaté le consortium constitué de Building Emerging Markets Securities (BEM Securities Bourse), Attijari Central Market Africa (ASCA), Horus Investment Capital, Afriland Bourse Investment et EDC Investment Corporation, en qualité d’arrangeurs, pour une émission obligataire à tranches multiples visant à lever 80 milliards de francs CFA par appel public à l’épargne sur le marché financier domestique. Ainsi, 8 000 000 obligations ont été mises sur le marché à travers les guichets des sociétés de bourse, les preneurs fermes et d’autres agents placeurs. La note d’information initiale de l’opération indiquait une période de souscription d’un mois. Celle-ci a toutefois été prolongée par l’émetteur, du 27 avril 2024 au 15 février 2025, afin de boucler l’opération. Alors que l’émetteur sollicitait un montant de 80 milliards de FCFA, l’opération a été sursouscrite à la clôture des souscriptions. Douze des quinze sociétés de bourse membres du syndicat de placement ont collecté des personnes morales 75 597 810000 FCFA, soit 94, 42% et des personnes physiques 4 467 950 000 FCFA. Le montant global des souscriptions s’élève ainsi à 80 065 760 000 FCFA, soit une sursouscription de 65 760 000 FCFA par rapport au montant initial de l’émission. Selon la note d’information, ce montant servira à financer des projets de développement et à apurer la dette intérieure du pays. La tranche B est celle qui a attiré le plus faible nombre de souscripteurs en termes de montant, soit 0,44 %. Dans le classement des souscriptions par pays, le Cameroun arrive en tête avec un montant de 62 528 380 000 FCFA, représentant 78,10 % des souscriptions enregistrées, suivi du Gabon (19,62 %), du Congo (1,97 %) et du Tchad (0,31 %). Les intérêts afférents aux présentes obligations sont exonérés de l’impôt sur les revenus des capitaux mobiliers dans les pays membres de la zone Cemac. Ces intérêts sont payables annuellement, à partir de la première date anniversaire de la date de jouissance des titres. Le remboursement du capital sera linéaire après la période de différé propre à chaque tranche. La tranche « A » un an de différé, puis amortissement de la moitié du capital chaque année pendant les deux dernières années ; la tranche « B » : deux ans de différé, puis amortissement de la moitié du capital chaque année pendant les deux dernières années ; la tranche « C » : deux ans de différé, puis amortissement du quart du capital chaque année pendant les quatre dernières années. Un compte séquestre destiné à recevoir les sommes qui serviront au remboursement de l’emprunt est ouvert dans les livres de la BEAC.
Source : Lettre de la Bourse